EXTRAIT DU ROMAN « AU NOM DE L’EMPEREUR » de Zabe QUINEZ
À L’EMPEREUR, arcane du début de la voie, est associé le mythe fondateur du commencement du règne de Zeus, de celui qui deviendra le maître de la foudre, avec qui l’arcane IIII partage certains attributs comme le sceptre, le trône et l’aigle. Zeus, L’EMPEREUR des dieux est aussi le dieu des Empereurs. L’EMPEREUR de tous les Empereurs.
La mythologie, version antique de l’analyse psychanalytique. Les Grecs puis les Romains verbalisaient par la construction d’une réalité surnaturelle, au travers des vies et mœurs de leurs Dieux, les moteurs de l’inconscient de l’homme, les nécessaires évolutions de sa psyché et de ses très humaines pulsions.
A l’avènement du règne de Zeus est liée l’indispensable désaffection, destitution, destruction de l’image du père qui libère de la sujétion de l’enfance, dans cette symbolique « mort du père » qui permet d’atteindre l’âge adulte.
La descente du trône, du piédestal sur lequel il avait installé son géniteur idéalisé, déifié par sa faiblesse et sa dépendance vis-à-vis de ce géant donneur de vie, pourvoyeur d’un foyer et de sécurité, permet à l’enfant de lui rendre son humanité afin d’acquérir la sienne. Dans un cadre supérieur d’évolution, il est nécessaire de se défaire du père et de sa loi pour en devenir un à son tour.
Ce génie qu’était Françoise Dolto l’avait bien compris et su l’exprimer avec simplicité, nous ne devenons adultes que lorsque nous voyons enfin nos parents comme des gens normaux… semblables à tous ces personnes que nous croisons au hasard de notre vie… Pas de familles toxiques, de père idéal, de mère parfaite, juste des personnes pétries de qualités et de défauts par leurs propres expériences de vie.
Tout comme lui-même avait dû le faire pour accéder au pouvoir, à son accomplissement en tant qu’homme, Zeus pour régner sur l’olympe dut vaincre son père, dans un symbolique parricide. Les Grecs avaient enfoncé le clou sur le thème de la « mort du père », même Shakespeare, L’EMPEREUR de la tragédie, n’a pas osé le parricide sur plusieurs générations… Bien sûr, eux ils avaient affaire à des Dieux… Ils ne mourraient pas vraiment… Cela semblait un tantinet moins violent pour présenter ce caractère fondateur de l’humanité, le moment originel, la mort du père primitif.
Zeus, fils dernier né de Cronos lui-même dernier né d’Ouranos. Le dieu du temps s’était débarrassé de l’autorité de son père en l’émasculant avant d’accéder au trône et d’engendrer à son tour des enfants et tenter d’échapper à la prédiction faite par ses parents qui annonçait que lui aussi serait évincé par son fils. Chaque que fois que Rhéa, sa tendre épouse en mettait un au monde… il le bouffait… Cela finit par lasser la Titane. A la naissance de Zeus, elle le planqua dans un chêne et donna une pierre à la place à Cronos qui l’avala sans broncher. Elle fit élever l’enfant par des nymphes dans les montagnes de Crète. Lorsqu’il y fut prêt, il éventra son père pour libérer ses frères et sœurs, le détrôna et s’installa sur l’Olympe après avoir combattu, pour le défendre, ses oncles les titans et les géants. Par tirage au sort dit-on, il reçoit le ciel en partage, ses frères Poséidon et Hadès devenant respectivement souverains des mers et des enfers. Toutefois, sa suprématie sur l’ensemble du panthéon fut et reste incontestée.
Les grecs prêtaient à L’EMPEREUR des Dieux des faiblesses très humaines particulièrement envers la gent féminine et dans sa relation avec Héra, son épouse. Ses frasques et les scènes de ménage qui en résultent font l’objet de nombreux récits. Malgré ces défauts, Zeus comme le Jupiter des Romains fut toujours reconnu comme un Dieu protecteur qui prend soin de sa progéniture, s’intéresse avec bienveillance et équité à la condition des hommes et de leurs familles.
Version simplifié de la généalogie mythologique.
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