LA LAME DE L’EMPEREUR

IIII L’EMPEREUR

Extrait du roman et iconographie.

Sur la lame il est représenté debout, en homme qui ose, tourné vers sa droite, exposant en médaille son profil gauche, prêt à être frappé sur les monnaies qui accompagneront son règne. Il est le seul des arcanes de chair à ne dévoiler qu’un œil à ceux du consultant.   

Des visions plus hermétiques le montrent, assis en majesté, de face.

Les plus anciennes versions le tournent vers la gauche et l’avenir, mais c’est depuis fort longtemps  que L’EMPEREUR regarde vers l’orient, le lever du soleil, le chemin déjà parcouru. Il le contemple avec sérénité, marquant une pause avant d’entreprendre le pas suivant sur la voie des lames.

Le premier ternaire est accompli. LE BATELEUR, l’apprenti, le jeune disciple suivant les enseignements de la voie des Tarots, a acquis les bases nécessaires à la poursuite de son développement personnel, il a quitté le giron de la mère, sort du cercle des femmes. C’est un moment important qui, dans de nombreuses civilisations, s’accompagne de rites de passage. Le second ternaire sera celui de la prise de conscience.

Pour ce premier temps d’introspection, L’EMPEREUR se tient décontracté, mi-assis, mi-debout, adossé à son trône.

Ce siège de forme cubique symbolise la stabilité liée à la lame. Certaines approches le simplifient à l’extrême, asseyant L’EMPEREUR sur un cube marqué d’un aigle.

Toutefois, cette attitude est ambiguë, il parait sur la défensive, entre arrivée et départ, on ne sait pas. S’il n’était calé sur ce siège qui assure ses arrières, L’EMPEREUR serait en équilibre instable, sur un pied, l’autre prêt à pousser pour le propulser en avant ou en amortisseur pour ralentir le mouvement et assurer la prise de position. Sa posture n’est pas, non plus, sans évoquer le Virksassane d’autres chemins d’épanouissement intérieur. L’arbre, l’équilibre en relâchement qui ancre à la terre.

Sa jambe droite est repliée devant son genou gauche, signe de confiance, raison et devoir de la masculinité dominent affectif et émotionnel de la féminité, de L’IMPERATRICE. Si la lame III représentait le virtuel des processus de fécondation, de création, celle-ci s’ancre dans le factuel, le IIII de L’EMPEREUR assure sa maitrise sur le monde matériel.

Les deux acteurs du couple parfait des Tarots s’associent idéalement, ils sont semblables et opposés. Semblables dans leurs attributs sceptre et bouclier, opposés dans leurs postures. Elle reçoit dans son bassin en rétroversion, il donne de son bras tendu en avant. Elle est active, il est passif. Elle agit, il contrôle.

Le bas du trône est dissimulé derrière un bouclier porteur d’un aigle qui se fondant avec celui de L’IMPERATRICE, deviendra bicéphale, formera l’emblème, le blason le plus connu, utilisé par les puissants et les empires.

L’EMPEREUR est le parfait complément de la Dame, l’arcane masculin par excellence. Il incarne le père, la force qui protège.

Par rapport au Bateleur, il s’est renforcé musculairement, voire a pris un léger embonpoint. Il affiche la prestance de l’homme mature, image renforcée par sa barbe, le plus souvent blanche comme ses cheveux, montrant la sagesse, l’endurance acquise. 

Il se tient avec assurance, le pouce de la main gauche passé dans sa large ceinture dorée. Il est le maitre bâtisseur, le haut gradé des compagnons du devoir qui surveille le chantier de la cathédrale, gardant un œil distant et bienveillant sur les ouvriers, vérifiant les mesures de son sceptre qu’il tient comme un sextant. L’équerre que forme sa jambe gauche et le compas souvent dissimulé dans son casque sont les insignes de son appartenance.

Ce casque couvre sa nuque pour protéger ses arrières, L’EMPEREUR a déjà appris sur la voie des lames, il sait qu’il ne peut pas accorder aveuglément sa confiance. Cependant, il se sent suffisamment puissant pour laisser le bouclier à ses pieds et affronter l’adversité en pleine conscience.

Il porte au cou une lourde chaine d’or, celle des bourgmestres, des hommes de pourvoir, y est souvent accroché un gros médaillon vert pour évoquer la tabula smaradigna, texte de référence de la littérature alchimique et hermétique.

De son bras tendu devant lui, il tient son sceptre avec fermeté dans sa main droite grande et forte. Le bâton pastoral, érigé haut, dans une rigueur strictement verticale, symbolise son autorité. Cet homme accompli et puissant ne quittera pas la voie droite du pouvoir. En guerrier au sens sacré du terme, en chevalier fidèle à son serment, il n’en abusera pas, utilisera sa force pour protéger le faible, l’offrira pour le bien de tous.

Le bâton est surmonté d’un globe lui-même surmonté d’une croix. Le globe est décoré d’un obèle, symbole mathématique typographique de la division ou de l’adjoint d’une matrice. L’EMPEREUR présente le sceptre à L’IMPERATRICE assise sur la lame voisine lorsque les cartes sont alignées et ordonnées. Elle est son épouse, son amante, la mère de ses enfants, il lui offre cet attribut de sa fonction comme un bouquet de fleurs pour la séduire ou en verge dressée pour la féconder.

Il est le géniteur, associé au bélier, au taureau et à la terre. À la force de Jupiter et à Mars, la planète rouge. Valeurs guerrières compensées par la Séphirah Hesed, toute en grandeur et miséricorde. Il correspond aussi à la lettre double Daleth des portes du savoir, les deux Vav symboles de pauvreté et d’humilité.  

Portes que doit franchir LE BATELEUR pour avancer encore sur la voie de son développement personnel, de l’épanouissement vers la maturité. C’est un arcane positif au rythme neutre, régi par la passivité de son nombre pair. Il ordonne et contrôle. Il commande et laisse agir.

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