II LES PILIERS DU TEMPLE

Extrait du roman LES SOURCES DE LA PAPESSE

Il griffonna un moment sur le papier blanc, il avait écrit le point II comme sur l’arcane, deux I en caractères romains nettement séparés et les avait agrémentés petit à petit de fioritures. Plongé dans ses pensées, réfléchissant aux meilleurs moyens d’aider LA PAPESSE, il les dessina en plus grand, les coiffant de chapiteaux ornés de fruits et de fleurs sur des treilles et parcourus de guirlandes.

L’aspect phallique qu’il leur donna les faisait ressembler aux colonnes du temple, dont le II inscrit au sommet de la lame est la représentation symbolique. Sur celle de droite, il écrivit Yahkin dans les caractères vaguement hébraïques qu’il utilisait et la laissa blanche, sur celle de gauche, il écrivit Bohaz, toujours en hébreu approximatif et en coloria le fut en noir. Elles sont les deux colonnes qui maintiennent les voiles du dais derrière lequel LA PAPESSE est assise, en gardienne du temple, qui lui cachent le monde et la cachent au monde, dissimulant aussi le chemin conduisant au mystère. Voiles que le profane devra franchir pour prendre conscience de ses différentes natures et s’initier.

Seuls ces matérialistes d’Anglo-saxons dessinent un Tarot dévoyé, où les colonnes sont exposées à la vue de tous. Il en avait assez entendu la critique méprisante par sa mère et sa tante, évoquant leur mère et le peu de considération qu’elle avait eu pour ces pratiques. En plus, les piliers étaient ornés des grandes initiales J et B, issues d’une traduction maçonnique approximative de l’hébreu, format affiche publicitaire. Jo avait fait rire les deux femmes, un jour, en leur disant que la lame devait avoir été sponsorisée par des fabricants de whisky, depuis elles ressortaient toujours sa plaisanterie avec délices !

Yahkin la blanche, « Il établit », pilier de la miséricorde, de la force et des tendances masculines, dominé par Chokhmah, Séphiroth active de prudence et sagesse, source de l’énergie cosmique.

Bohaz la noire, « La force en lui », pilier de la rigueur, de la forme et des tendances féminines, dominé par Binah, Séphiroth passive de construction et formation, pôle féminin de l’univers.

Hiram les dressa devant le temple de Salomon, ne soutenant rien d’autre que le ciel. Elles étaient les deux bases fondamentales et duelles de l’essence divine. Nécessité de la destinée et liberté providentielle.

 Elles sont devenues deux des piliers de l’arbre de vie de la Kabbale. L’initié en étant le troisième, la colonne centrale, le pilier de la conscience, dominé par Kéther.

Jo avait une explication très personnelle sur le choix de leurs noms, qui lui avait été soufflée par un vieux satyre de pote à lui. L’esprit des hommes étant ce qu’il est… toujours focalisé sur Ça !… Le sien aussi fonctionnait ainsi… à son grand regret parfois !…

Bohaz fut le mari de Ruth et donna naissance à la lignée de David, de Salomon et du prophète de Nazareth, très certainement un homme important.

Yakhin, le sacrificateur, quatrième fils de Siméon, fonda l’ordre des Yakinites… peut-être était-ce important ?… On peut tout de même se demander pourquoi son nom fut choisi ?…

Sauf si on cherche le double sens que ce coquin de constructeur voulait garder caché. Zaïn – Beth de Bohaz étant le phallus (zob), Nun – Khaf de Yakhin le coït (niké), et le temple de Salomon, un gigantesque lupanar empli de belles prêtresses couvertes de voiles qu’il fallait leur ôter pour connaitre l’extase… et dont seuls les initiés pouvaient lire l’enseigne. Les kabbalistes avaient dû adorer, le verlan c’était leur truc… Et ces vieux cochons de franc-mac avaient repris l’idée à leur compte. C’était pour cela que, pendant si longtemps, ils avaient préféré rester entre eux et que leurs « Dames officielles » n’avaient pas pu accéder à leur « secret ». Lorsqu’ils avaient été obligés de les laisser entrer, pour avoir la paix à la maison, ils avaient tortillé l’histoire pour qu’elle soit acceptable !… Cela aussi avait fait rire les jumelles, moins volontiers cependant, car le respect des Tarots associé à celui qu’elles avaient pour leur mère était profondément ancré en elles. Il ne fallait pas se moquer des lames et de leurs symboliques, ce n’était pas convenable !… Bien que… pour les Américains, on puisse faire des exceptions, ce n’était pas des gens qui comprenaient les mystères ! Toutes ces sottises ne le faisaient pas avancer… Les piliers de la connaissance… de la curiosité… oui ! C’était cela qui le menait s’avoua-t-il avec réticence. Il chiffonna sa feuille en boule, la jeta dans la poubelle et récapitula son programme succinct.

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