I LE BATELEUR
– Extrait du roman accompagné de différentes versions de la lame –
LE BATELEUR, arcane I du Tarot, celui qui commence le voyage initiatique
…avec son collant vert
Sur la lame, LE BATELEUR est traditionnellement représenté par un jeune homme blond, vêtu d’un costume bariolé mêlant vert, rouge, bleu et jaune, comme le jeune qui avait traversé le marché ce matin.
Pour les Tarots, ces couleurs ont une symbolique : le rouge et le bleu pour les énergies masculine et féminine, l’action et la réception, le jaune pour l’intellect et la conscience, le vert pour la nature et l’exubérance.
Il est en plein air, debout, la position de celui qui ose et de face, parce qu’ancré dans le présent. Installé derrière une table à trois pieds, il semble faire un tour d’adresse et d’escamotage devant un public. Dans ses mains et sur la table, des objets représentent les quatre classes d’arcanes mineurs, les quatre énergies du Tarot.
Certains comme Wirth, le présentent avec les 4 objets symboliques
Cependant, ils sont souvent moins nobles que sur les lames, ils en sont une image rétrécie, comme juvénile : jetons pour les Deniers, pour la terre et le plan physique, baguettes pour les Bâtons, pour le feu et le plan émotionnel, gobelets pour les Coupes, pour l’eau et le plan affectif, poignards pour les épées, pour l’air et le plan intellectuel.
Il est coiffé d’un grand chapeau qui décrit le début d’une spirale et évoque l’ouverture d’esprit.
Certains jeux le montrent chaussé de couleurs différentes, bleue pour son pied droit et rouge pour le gauche.
LE BATELEUR, au Tarot, c’est le petit, le plus faible des atouts, néanmoins il rapporte beaucoup quand on le mène au bout… et c’est bien au bout du chemin initiatique, que ce voyageur en récoltera les bénéfices. Il est associé à l’Aleph, première lettre de l’alphabet hébreu, à la terre et au signe du taureau ainsi qu’à la constellation d’Orion.
LE BATELEUR de Jean Noblet – 1650
Pour le dictionnaire, c’est une personne qui amuse le public en plein vent. Amuseur, magicien, joueur, LE BATELEUR suit son chemin sans contraintes et avec gaité.Les dés présents sur la table, en plus des objets symboliques des arcanes mineurs, renforcent l’idée que cet apprentissage doit rester ludique, agréable. Selon les jeux, ils sont au nombre de deux ou de trois et la somme de leurs côtés fait en général sept… Sept comme les jours de la semaine, les couleurs de l’arc-en-ciel, les planètes du soleil, les notes de la gamme, les chakras… Sur certaines représentations, ils marquent chacun le « quatre cent vingt et un » gagnant, LE BATELEUR est un chanceux, un vainqueur, la vie est avec lui.
Sa jeunesse est signe de son inexpérience, de son manque de maturité, mais aussi de son potentiel d’évolution, l’avenir lui est ouvert.
La position debout signifie activité, il est acteur, il doit participer à son existence. C’est une lame active sans être d’action, puisque les pieds écartés signent immobilisme voire même indécision. C’est l’arcane du présent, il est là, bien campé sur ses deux pieds, toutefois ils indiquent chacun une direction opposée, son passé et ses acquis le conduiront vers l’avenir. Il est entre les deux, ne maitrise pas encore son évolution, pourtant c’est là et maintenant qu’il doit agir. Le travail est un principe essentiel de cette lame, sa propre activité sera nécessaire au développement du Bateleur. Il devra se créer lui-même.
Son chapeau évoque pour certains la lemniscate de l’infini, cette symbolique n’est devenue usuelle qu’après le XVIIe siècle et Bernoulli.
Rider Waith passe même de la symbolique au symbole
Or, on sait que Visconti, duc de Milan paya, en 1430, mille cinq cents pièces d’or à un peintre français pour un jeu de cartes enluminé et sur les « Visconti » LE BATELEUR, à l’époque appelé « El Caballero », porte déjà un couvre-chef à double ellipse.
Cette spirale sans fin laisse ouvert l’esprit du bateleur et permettra au jeune apprenti d’acquérir des connaissances ou la connaissance.
LE BATELEUR de Jean Dodal 1705
La table couleur chair indique que LE BATELEUR doit travailler sur la vie, sur l’humain. Ses trois pieds peuvent être la preuve d’une instabilité, ils peuvent être aussi les trois lignes qui seront nécessaires à la possible création de la première figure stable : le triangle, symbole aussi de la matrice porteuse de vie, de la famille nouvelle. Cela reste lointain, peu de sexe dans LE BATELEUR, selon les jeux, une fleur ou un tout petit cyprès minuscule se dresse entre ses jambes, loin dans le paysage d’arrière-plan. Néanmoins le potentiel est là, le cyprès est « l’arbre de vie » et comme la fleur promet au bateleur l’évolution dans ce sens.
L’arcane I apporte la naissance et l’éveil de l’être humain, elle est extrêmement positive, signe le renouveau, le départ… Pour autant, tout est à faire, il n’y a encore que promesses, espoir en devenir.
Les lames de Tarots ont été pensées par de grands esprits érudits. Elles ont gardé au travers des siècles l’universalité de la vérité et de la connaissance de l’âme humaine. Pour mieux les comprendre, retrouvez-les ancrées dans notre présent. Retrouvez dans le roman l’insouciante immaturité de la jeunesse enthousiaste du Bateleur. A notre époque aussi elle peut lui attirer bien des ennuis… S’il en reste là et ne s’aventure pas sur LA VOIE DES LAMES.
Pour mieux comprendre l’arcane, retrouvez-la dans notre univers. Suivez ses aventures dans